PETIT ÊTRE…
Petit être, que fais tu ?
Pourquoi vis-tu ?
Tu sembles si triste, seul, assis sous cet arbre de béton ?
Pourquoi ne réponds-tu pas ?
As-tu peur de la vérité ?
Peur de découvrir un monde d’inertie pour lequel une seule vérité compte, l‘argent.
Non, ils ne sont pas de bons acteurs dans ce décor infernal où l’indifférence est le seul flambeau encore vivant dans leur esprit. Leur conscience est leur pire ennemi. Elle dévoile une vérité trop cruelle pour leur humble âme. La misère frappe à leur porte chaque jour davantage avec des preuves d’une puissance révoltante.
Tu pleures, tes larmes viennent de ton cœur, elles coulent luisantes et pures et vont s’écraser sans bruit sur le béton. Elles ne peuvent pénétrer dans le sol. Petit être réveille-toi, ne te laisse pas anéantir par l’étang de ton chagrin.
L’une après l’autre, tes larmes meurent à tes pieds, comme toi tu es mort, aux yeux du monde.
A quoi penses-tu ?
Pourquoi restes-tu des heures, les yeux dans le vague ?
Tu sembles si triste, semblable à cette ville dans laquelle tu n’as pas trouvé ta place.
Les gens passent, tu sembles les ignorer, tu les regardes sans les voir, tu les écoutes sans les entendre. Ton regard se perd sur leur visage épanoui. Tu sembles si loin d’eux.
Tu ne réponds pas ?
Sans doute m’ignores-tu moi qui te parle. Pourtant nous formons une seule personne accrochée à la même étoile. La lumière qui éclaire ma pensée est la même qui guide ton chemin.
Tu ne réagis plus, ton visage se crispe, il est semblable à une lueur pâle qui se perd dans la pénombre.
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Joëlle BARDOT |
le monde en poésie-peinture 
