Le livre du Monde ou le bonheur perdu !
Au début des temps, l’homme menait une vie rude, son seul destin était sa survie, dans un environnement austère.
Chaque jour, il était confronté à l’univers hostile qui l’entourait et il devait faire face à de nombreux prédateurs.
Ces conditions extrêmes l’ont obligé à composer avec son environnement et au fil du temps lui ont permis de comprendre, de sentir et d’appréhender son milieu : il a appris à chasser avec des outils de plus en plus perfectionnés. Il s'est protégé du froid grâce à l’extraordinaire découverte du feu. Il a su repérer toutes les espèces animales qui pouvaient être utiles à ses besoins nutritifs. Il a également sélectionné une grande diversité de plantes susceptibles de soigner les siens.
A cette époque, on peut considérer qu’il vivait en osmose avec le milieu naturel, qu’il en était très proche et qu’il développait une étroite sensibilité à toutes ses manifestations : il écoutait le chant des oiseaux à l’approche du printemps, il scrutait le ciel annonciateur des changements, il sentait la transformation de la nature au passage des saisons. Il structurait ainsi sa vie en fonction de ces divers éléments.
Cependant, nos ancêtres erraient sur l’immensité des territoires afin de chercher le meilleur emplacement pour installer leur campement et leur terrain de chasse. Ils développèrent un instinct de propriété pour défendre les territoires propices à leurs besoins. Ainsi les guerres entre tribus commencèrent, la loi du plus fort était née. L’envie de régner sur une contrée devint puissante et le désir de posséder une terre, toujours plus grande. La peur de manquer de nourriture le poussait à conquérir les espaces des autres peuples.
L’homme, doté d’intelligence, et grâce à sa sédentarisation, améliora considérablement ses tâches quotidiennes. Il développa l’agriculture et perfectionna ses outils. Il désirait sans doute rendre sa vie moins éprouvante.
Je pense que l’évolution de l’homme part de ces constatations et que ses motivations l’entraînent dans la spirale infernale du progrès et de la modernisation, sans parler du besoin de domination, de possession et du désir d’accumulation de richesses. Au cours de l’histoire, on constate que cette évolution est positive, mais de nos jours, elle devient un danger éminent pour l’humanité qui ne la maîtrise plus. La valeur essentielle du respect environnemental et humain décline, pour laisser place à une civilisation basée sur un système aux activités purement lucratives. Ces sociétés sont insouciantes des risques qu’elles gênèrent en développant une activité humaine à outrance, source de pollution extrême, à l'échelle de la planéte (effet de serre, destruction des espèces animales et végétales). Elles ne réfléchissent insuffisamment aux conséquences catastrophiques de leurs actes pour l’humanité entière. Elles avilissent l’homme ! Peu soucieuses de son éthique, elles le plongent dans un cahot idéologique qui prépare les générations futures à un monde superficiel, dépourvu de sens et d’imagination où les fondements même de la vie disparaissent.
Le constat sur cette évolution n’est pas réjouissant !
Considérons que la merveilleuse alchimie entre l’eau, la terre, le feu et l’air, donne naissance aux plantes aquatiques, à l’espèce animale et à l’être humain; qu'elle représente le berceau de la vie, alors nous devons tirer des enseignements des nombreuses micro-sociétés qui vivent et se développent grâce aux richesses de notre terre. Elles nous prouvent combien l’écosystème préserve notre propre équilibre.
Restons des êtres humains, libres et responsables, respectons notre mère nourricière et prenons conscience que chacun de nous forme un maillon de la grande chaîne de la vie.
Nous sommes tous issus du même océan, nous avons tous un cœur et un esprit. Notre bref passage dans ce monde doit laisser l’empreinte d’une vie pleine d’humilité, de respect. Nos jours finiront tous dans le même océan !
Comprenons bien que la destruction massive, par l’activité humaine, des espèces animales et de la flore est à terme le premier facteur de notre propre destruction.
Imaginons le bonheur autrement que par le biais d’une société de consommation ou par le spectacle, désolant et monstrueux, des guerres de pouvoir et de richesse.
Joëlle Bardot