Pendant plusieurs années, les poèmes étaient mis systématiquement en musique. Jusqu’au XVI siècle, on n’imaginait pas de réciter des vers sans accompagnement musical.
La poésie et la musique étaient inséparables. Ensuite, elles évoluèrent chacune dans leur propre domaine, au même rythme.
Au XXe siècle, siècle du matérialisme et de la technologie, la poésie semble ne plus faire partie des priorités du monde littéraire. La musique, sa compagne de longue date, a évolué plus rapidement pour lui ôter une partie de sa propre existence. Plus facile d’accès elle ne demande pas le même effort de compréhension.
Le rythme l’a emporté sur la rime !
Les livres de poésie ne sont plus à la une des kiosques à journaux et des émissions de télévision.
La poésie est l’art de traduire tout ce qui vient du cœur, la possibilité de faire exploser nos émotions les plus profondes. Elle nous permet de rêver, de soulager nos peines, d'exprimer nos désirs. Elle nous aide tout simplement à vivre, à croire et à penser. Suivant le regard que nous posons sur le monde, chaque chose peut prendre une valeur différente et être emprunte de poésie.
« A l’approche du printemps, lorsque les brumes remontent des lacs encore engourdis par le froid de l’hiver et nous servent un paysage dont la beauté n’est plus à dépeindre, c’est déjà de la poésie. La volupté de la ouate qui se répand sur les monts, nous fait rêver et entraîne nos cœurs au dessus de la réalité. La fragilité de cette matière nous entraîne dans les profondeurs de notre propre existence ».
Malgré toutes les apparences du monde moderne, dur, froid, où la sensibilité qui s’exprime paraît être dégradante pour celui qui en fait preuve, la poésie est là ! Elle demeure au fond de nous, elle est indispensable à la pensée humaine, dont elle est une des formes d’expression la plus ancienne et la plus spontanée. Vouloir la faire disparaître, c’est condamner l’homme à vivre comme une machine, sans émotivité, sans expression, sans cœur.
Imaginons une fleur ! Une fleur c’est d’abord l’expression de la beauté et de la grâce des couleurs. Elle représente à elle seule l’explosion de toutes les émotions éprouvées. Elle est par nature à l’origine de l’éveil de tous nos sens à la fois. Imaginons une terre sans fleurs, même si parfois nous ne les regardons pas spécialement, elles font partie du décor, on les voit sans les voir. Sans elles, notre vie serait bien triste.
Enlever la poésie, à l’homme, c’est enlever toutes les fleurs de son jardin. Elle est notre amie et notre messagère. Un livre de poèmes n’est rien d’autre qu’un cœur ouvert, et il est grand temps qu’on redonne à un art qui a tenu une place considérable dans l’histoire de la culture humaine, le rôle qui lui revient dans la formation de nos sensibilités et de nos goûts. Elle est le bouclier qui protége nos rêves et notre imagination. Elle nous permet de conserver nos possibilités d’évasion. Dans le monde poétique tout est possible, même les rêves les plus fous.
Le monde en poésie-peinture 
