PETIT BOULOT
Petit boulot pas très rigolo,
Tu modèles la ronde des incognitos.
Tu réconfortes nos fugaces employeurs,
Sans te morfondre sur les réalités intérieures.
Un jour par-ci, un jour par-là,
Tu nous pousses toujours au-delà.
De ci, de là,
Sans savoir, pour qui, pourquoi.
Quel avenir à débattre,
Pour les perspectives d’un labeur.
Avec opiniâtreté, nécessité de se battre
Pour ne pas conserver le statut de chômeur.
Petit boulot, pas très accepté
Contrat emploi consolidé
Tu exploites sans compter
Les évincés de la société.
Quand les heures s’étirent à l’horloge,
Dans l’ombre furtive tu te loges,
Pour ne pas dévoiler l’avenir qui s’efface
À nos yeux apeurés par le doute qui glace.
Petit boulot, pas très amendé,
As-tu oublié le petit sabotier
Qui chaque jour remettait son ouvrage
Pour offrir son cœur plein de courage.
Il œuvrait, à la lueur du chandelier,
Des heures durant, il fabriquait
Les petits pieds de bois qui gémissaient
Sous le bruit sourd des marteaux du sabotier.
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Joëlle BARDOT |
le monde en poésie-peinture 
