LES GOÉLANDS
Ce matin, je sillonne les dunes pour rejoindre la mer.
Une bruine moite voile la lueur de mes yeux.
Le sable gras et lourd colle à mes sandales,
Rendant mon pas difficile et hasardeux.
Je m’approche silencieusement de la plage,
Une atmosphère étrange me saisit.
Le spectacle d’un véritable carnage,
Me prévient des événements de la nuit.
Les crêtes culminantes offrent, en temps ordinaire,
La représentation prodigieuse de l’océan
En lutte acharnée contre les brisants séculaires
Où se déposent les varechs au passage des courants.
Une multitude de goélands
Semblables à une armée de moribonds englués
Se débattent contre un épais carcan
Accroché à leurs ailes déployées.
La mer bardée d’une épaisse couverture noire,
Est immobile dans son élan légendaire,
Impuissante pour maintenir sa trajectoire,
Elle se cramponne comme une vieille à son bréviaire.
Les goélands amarrés à ses galettes
Sont figés comme des cierges éteints.
La cire empreigne leurs ailettes
Et empêche la poursuite de leur destin.
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Joëlle BARDOT
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