LE NAUFRAGE DU TEMPS
Une heure, deux heures,
Le temps s’égraine lentement.
Un jour, deux jours
Les journées défilent rapidement.
Une année, deux années,
Les années passent rondement.
Quels espoirs demeurent à quarante ans.
Une moitié d’existence à consumer,
Un regard derrière pour engloutir le temps.
Une course devant pour figer les années.
Tu glisses sur le long fleuve tranquille
Où s’égrainent tes plus beaux printemps.
Sans être comblé par l’alléchante ville
Qui déploie ses mirages clinquants.
Le diaporama de ta vie s’enchaîne doucement.
Au travers des innombrables scènes qui se profilent,
Tes yeux égarés s‘interrogent sur le sens des courants,
Sans vraiment saisir le temps qui défile.
Un matin, l’horloge s’arrête, les minutes se noient,
Le temps bascule et s’apprête à dévorer l’instant.
Quand soudain tu perçois distinctement la voix
Qui t’interpelle dans les prémices du levant.
Tu quittes enfin le navire pour rejoindre le vent.
Dans ta valise se cache un modeste tableau,
Quelques tubes d’huile pour peindre le temps
Et le confier à la mer pour égayer ses flots.
A présent ton vieux radeau nargue le navire
Malgré les fuites, et les rames insatiables,
Tu chéris son hospice à la beauté qui chavire,
Ta muse réveille ton âme vulnérable.
Sur l’océan, la tempête fait rage.
Ton embarcation se lève et emporte les eaux
Dans le tourbillon capricieux du large
Qui ravive les couleurs d’un trait de pinceau.
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Joëlle BARDOT
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