LA GRANDE VILLE
Dans la grande ville qui pleure, les fleurs ont péri
Englouties par le bitume qui pousse dans les rues.
De grandes lignes droites, à présent se dessinent, sans vie,
Effaçant, de la palette, les couleurs soutenues.
Le vent chante dans les gorges des grands boulevards
Où le tumulte des carcasses d’acier gronde sans relâche
Il caresse de son aile timide leurs flancs froids et blafards
Puis s’élance dans la cohue et se fracasse contre les bâches
La pluie perle sur le trottoir où la foule la piétine
Sans la moindre émotion, les pantins passent et trépassent
Jusqu’au lendemain, où peut être, restera-t-il une trace infime
De son passage, l’empreinte d’un pied humide qui s’efface.
Les oiseaux aux panaches grisés par les émanations toxiques
S’égosillent pour couvrir le vrombissement des moteurs.
Les premiers refrains de printemps ont un air de panique
Au vu de l’indifférence qui plane sur le visage des promeneurs.
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Joëlle BARDOT |